En juin dernier, le SNTL – Syndicat National des Transport Légers, avait alerté le ministre des Transports, Philippe Tabarot, sur les dérives du covoiturage de colis, dit « cotransportage », permis par la loi LOM 2019 qui devait rendre possible à des particuliers, dans un souci écologique et solidaire, de ramener les courses de leurs voisins.
Dans une note sur le développement du cotransportage destinée à alerter les pouvoirs publics, adressée au ministre au mois de juin 2025, le SNTL avait démontré le détournement de l’aspect écologique et solidaire, et l’industrialisation de cette pratique par des plateformes au service de supermarchés et de la grande distribution, qui exploitent une main d’œuvre à très bas prix (les cotransporteurs ne sont pas rémunérés mais dédommagés pour les livraisons réalisées).
Un reportage du 13h de TF1 du lundi 27 octobre 2025 « quand des particuliers deviennent coursiers » vient confirmer l’urgence à agir. Une seule plateforme de cotransportage se targue de 4000 supermarchés clients (contre 6000 supermarchés clients de 4 plateformes selon Le Parisien en janvier 2025) !
A l’heure où les transports légers – Livraison, Express, Coursiers, Messagerie – comme l’ensemble du secteur du TRM souffrent particulièrement, il s’agit de plusieurs dizaines de millions, probablement de centaines de millions d’euros de chiffres d’affaires pris à des transporteurs ou des commissionnaires, entreprises respectant les règles du transport routier de marchandises. Autant de salaires perdus, c’est notre modèle social qui n’est plus financé, avec des cotransporteurs non pas rémunérés, mais indemnisés.
La loi LOM prévoyait qu’un arrêté du ministre des transports, précise les contours et les conditions du cotransportage. Cet arrêté n’est à ce jour pas publié.
Le SNTL a trois demandes principales qu’il a adressées au ministre :
- limiter les plateformes de cotransportage, à la seule mise en relation entre particuliers : qu’il ne puisse pas y avoir de formes de contractualisation entre les plateformes ou les cotransporteurs, et des sociétés, des entreprises, ou des activités à caractère commercial ;
- l’interdiction des tournées en cotranportage : limitation à un client par opération de cotransport ;
- abaissement à 1000 euros de la limite annuelle de rétribution par cotransporteur.
Contact : alexandre.fontana@sntl.fr – Tél : 06 77 65 10 91


