L’édito du président : Le transport au féminin.

En terme de ténacité, le stéréotype se situe entre la tâche de vin rouge sur une nappe blanche et la chanson ringarde qui tourne dans votre tête. C’est dire s’il est coriace. Et malheureusement, il est bien rare que ces idées préconçues véhiculent une image positive de leur cible. Le transport de marchandises et les femmes, voilà un puit sans fond de conceptions biaisées et infondées, mais à la peau, ô combien, dure. Et pourtant, il est temps de s’y attaquer. Il est temps de pourfendre ces clichés, car le TRM a besoin de ce vivier de compétences trop peu exploitées et mal mis en valeur.

Les personnels du transport de marchandises vieillissent. D’ici 2020, ce sont plus de 100 000 salariés qui partiront à la retraite et qu’il faudra remplacer. La problématique est d’autant plus prégnante que les signaux économiques nationaux repassent progressivement au vert et que le marché reprend doucement des couleurs.
Alors certes, les organisations patronales multiplient les initiatives, telles que « Tremplin », pour tenter d’attirer vers nos métiers des jeunes en fin de formation ou des chômeurs en reconversion. Certes, nous travaillons au quotidien avec les équipes de l’AFTRAL et du CRFPTL pour redorer l’image de nos métiers qui paraissent trop souvent poussiéreux et ingrats aux yeux du grand public dans l’espoir de susciter les vocations qui manquent.

Mais tout cela sera-t-il suffisant si nous nous privons de 50% de la population ? Aujourd’hui, les femmes représentent seulement 20% des emplois du transport et de la logistique, la marge de progression est immense ! Et le défi l’est tout autant car le poids des clichés est pesant. Peu de femmes se tourneront spontanément vers nous et encore moins lorsqu’il s’agit des métiers de la conduite. Mais c’est à nous, chefs d’entreprise, d’amorcer le premier pas et de préparer en interne les conditions nécessaires à l’intégration des femmes à des postes encore trop confidentiels pour elles.

Et il ne s’agit pas juste d’entreprendre ces démarches dans un simple esprit de gestion du personnel. Les témoignages de nos confrères ayant déjà engagé des femmes sont unanimes. Leur conduite économique et sécurisée est un atout véritable tout comme leur rigueur et leur capacité à résoudre les conflits.

Si nous voulons prouver que le TRM est un secteur d’activité moderne, dynamique et à attentif aux évolutions de son temps, la féminisation de nos métiers est une des étapes que les chefs d’entreprise du secteur peuvent et doivent initier. Et alors que l’ubérisation brise peu à peu une de nos valeurs cardinales qu’est le rapport à l’humain, je lui préfère la féminisation.

Hervé Street, président du Sntl

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