L’édito du président : LOM ou l’Homme ?

« Choisir, c’est renoncer ». Cette phrase attribuée à André Gide illustre l’abandon, parfois aisé, parfois cruel, d’un choix au profit d’un autre. La vie est une succession ininterrompue de choix qui forment, au final, l’arborescent chemin que nous empruntons jusqu’au trépas. Mais tous les choix ne se valent pas. Fromage ou dessert ? Chemise bleue ou chemise blanche ? Mer ou montagne ? Apple ou Samsung ? Certains ne sont qu’un soubresaut dans notre quotidien et leurs conséquences sont comme l’onde d’un caillou jeté au milieu d’un lac tranquille. Elle s’étend, doucement, sans bruit, jusqu’à s’évanouir sans que personne ne s’en émeuve.

Mais la vie n’est paraît-il pas un long fleuve tranquille et de temps en temps nous sommes confrontés à ces choix fondateurs, décisifs qui marquent le reste de notre vie. Ces choix sont de ceux qui ont structuré notre vie passée et qui ont intrinsèquement fait de nous les adultes que nous sommes. Vie personnelle, vie étudiante, vie professionnelle, elles nous ont toutes menées à ces croisées des chemins.

Les professionnels du transport léger de marchandises que nous sommes se trouvent actuellement devant ce genre d’alternatives cruciales. Comme vous le savez le Sntl a engagé depuis deux ans une bataille judiciaire contre les plateformes collaboratives qui exercent nos métiers sans en respecter les règles les plus élémentaires, nous opposant ainsi une concurrence déloyale féroce.
Au-delà du « simple » aspect commercial et réglementaire, il faut aussi y voir un véritable débat de société. Voulons-nous un marché totalement déréglementé dans lequel l’autoentrepreneur, sous un vernis de liberté vite craquelé, sera redevenu le tâcheron d’antan ? Voulons-nous que la responsabilité du commettant, qui forge le lien de confiance que nous entretenons avec nos clients, ne soit plus qu’une marotte désuète tandis que les comptes d’autoentrepreneurs sont vendus, sur Facebook, par des faibles à des miséreux ? Voulons-nous que des successions de shifts précaires viennent détruire des emplois pérennes dans nos entreprises ? Voulons-nous un transport déshumanisé, exploité à grand coup de fouet électronique ?

Le projet de loi LOM qui définira les grandes orientations du transport dans les années à venir est un danger à ce double titre puisqu’il ouvrira grand aux plateformes les opportunités de nos métiers sans jamais leur opposer les devoirs de responsabilités et de contrôles qui nous incombent. La façon dont nous nous y opposerons, les choix que nous ferons en considérant ces plateformes, marqueront irrémédiablement l’avenir du transport léger de marchandises.

Il faut donc choisir : LOM ou l’Homme ?

 Hervé Street, Président du Sntl

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