L’édito du président : Si le père noël était transporteur

Freud serait sûrement fier de nous, mais reconnaissons que par réflexe quasi-enfantin, lorsqu’approchent Noël et le Réveillon, il devient difficile de se retenir de faire des listes de souhaits. Des espoirs que nous adressons mentalement au Père Noël, à St Nicolas ou que nous confions, rêveur, aux bulles de champagne qui montent inlassablement le long de notre flûte à la façon de ces vœux accrochés aux queues flamboyantes des étoiles filantes de ces nuits d’été. 
Peu importe qui, ou quoi, s’en trouve chargé, mais nous voilà au cœur de la période où nous nous projetons vers des lendemains qui chantent, où nous imaginons l’année nouvelle comme lavée par la fonte des neiges des défauts de l’an passé. D’une beauté virginale, ce printemps à venir est le réceptacle d’un optimisme parfois déraisonnable, comme s’il nous était permis à cette période, et cette période seulement, de rêver éperdument. 
Alors pour une fois, échangeons les rôles, devenons donneur d’ordre et délivrons au transporteur le plus célèbre et le plus populaire de la planète la liste de ce que nous aimerions trouver sous notre sapin à Noël. 

Une concurrence saine et non faussée. Des plateformes aux VUL bâchés des pays de l’Est, nombreux sont ceux qui souhaitent jouer dans notre cour de récréation sans en respecter les règles du jeu. Injuste et dangereux pour la survie de nos entreprises, pourvu que les petits lutins de l’Assemblée Nationale ou de Bruxelles se saisissent vite de ce problème. 

Une véritable politique urbaine. Uniformisation des horaires entre les villes, sanctuarisation des places de livraison, politique répressive à grands coups d’amendes automatisées, les sujets ne manquent pas pour faire en sorte que la ville ne soit plus une jungle pour ceux qui y travaillent et qui livrent 99% des biens. Il paraîtrait même que toi aussi Père Noël, tu sous-traites aux adhérents du Sntl.  

Une vision pour une transition énergétique réussie. Vignette Crit’Air, zones à faibles émissions, péage urbain, véhicules « propres », la transition énergétique est pour le moment une foire d’empoigne où les intérêts politiques et démagogiques prennent souvent le pas sur le bon sens et l’efficacité. Ce n’est pas faute de rencontrer un à un tous les acteurs concernés (régions, municipalités, députés, chambres de commerce, fournisseurs d’énergie, constructeurs, …) pour leur expliquer en long, en large et en travers nos besoins. J’ai connu des bonshommes de neige plus réactifs. 

Un cadre économique et politique apaisé. La crise de 2007 a frappé très durement les transporteurs qui ont vu leurs marges fondre comme neige au soleil. Dix ans plus tard, alors que nous commencions à relever la tête, taxes, grèves, blocages, drapeaux rouges, gilets jaunes, bonnet blanc et blanc bonnet, remettent sous surveillance médicale la santé financière des petites et moyennes entreprises de notre secteur d’activité. Il serait temps que tous les acteurs économiques de France puissent avoir une vision de développement et d’embauche à dix ans sans craindre des soubresauts contextuels et néfastes. 

Cher Père Noël, je sais que je t’en demande beaucoup, mais je crois bien avoir été suffisamment sage pour espérer être gâté. Si ce n’est pas le cas, donne-moi juste le courage et la force de continuer à me battre pour que, malgré tous ces vents contraires, je fasse de mon mieux pour préserver mon entreprise et mes salariés. 

Hervé Street, Président du Sntl

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