Rapport VUL : un verre à moitié plein ou à moitié vide ?

Mercredi 18 avril, le Député Damien Pichereau remet à Edouard Philippe son rapport sur l’exploitation des VUL. Seul syndicat professionnel entièrement dédié à la défense des métiers du transport léger de marchandises, le Sntl a été auditionné plusieurs fois et a attiré l’attention du Député sur plusieurs sujets primordiaux tels que la concurrence déloyale des plateformes, la formation et la transition écologique. Tout en reconnaissant le bon travail de fond effectué par M. Pichereau, nous prenons acte des conclusions de son rapport avec, en bouche, un goût d’inachevé et d’occasion manquée.

Professionnaliser le métier de conducteur de VUL ? Nos métiers font naturellement face aux risques inhérents à la route, mais également à des problématiques de santé telles que les troubles musculo-squelettiques. Nous sommes donc prêts à participer au développement de ces formations afin de prévenir ces risques, dans le cadre des Commissions Mixtes Paritaires et sous l’égide de la CPNE, seul organe à même de valider ces nouveaux outils. Attention toutefois à ne pas aggraver la double concurrence déloyale (nationale et internationale) dont sont victimes nos entreprises par de nouvelles contraintes.

Pour réduire les pratiques déloyales, le rapport préconise de mettre en place de nouveaux outils connectés. Depuis longtemps, le Sntl appelle de ses vœux un contrôle plus strict afin de séparer le bon grain de l’ivraie en demandant plus de moyens humains et matériels pour les administrations concernées. Mais un défaut d’imagination de ces « nouveaux outils » ne doit pas relancer le débat du chronotachygraphe, matériel dépassé, coûteux et sans intérêt pour nos métiers. Les spécificités de nos métiers ne rendent pas transposables telles quelles les moyens de contrôle des poids lourd.

Le Député Pichereau dresse un bien triste tableau du parc roulant. Vieillissant, polluant voire même dangereux.  Régulièrement entretenu et renouvelé, la flotte de VUL du compte d’autrui n’a pas à rougir de son état et tient la dragée haute à d’autres secteurs d’activités ou au parc des voitures de particuliers. Démultiplier les contrôles techniques n’a pas de sens pour nos professionnels qui en subiront le coût supplémentaire et ses conséquences sur leur compétitivité.

Concernant la transition énergétique, aucun de nos adhérents n’a de mots d’amour au diesel tatoué sur le cœur. Aider financièrement les professionnels à renouveler leur flotte est évidemment un bon premier pas. Mais, il faut en parallèle inciter les constructeurs automobiles à remplumer leur famélique catalogue de véhicules propres et les pouvoirs publics à implanter suffisamment de points d’avitaillement pour rendre commun, pratique et possible l’utilisation de ces nouvelles motorisations. Ce dernier point est intimement lié avec le soutien aux collectivités dans leur politique d’urbanisme que Damien Pichereau appelle de ses vœux afin de développer la logistique du dernier kilomètre.

Monsieur le Député, le Sntl se tient à votre disposition pour continuer à échanger afin que votre rapport puisse déboucher sur des applications concrètes et sur une véritable réussite, tant économique que sociale. Les professionnels du transport léger ne demandent qu’à partager leurs expériences pour améliorer, aujourd’hui, leurs conditions de travail et imaginer l’avenir de nos métiers.  

Hervé Street, Président du Sntl 

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